Consentement

On dit souvent que le consentement est la plus grande différence entre le BDSM et les violations/abus, que tous les partis désirent et apprécient l’activité qui a été convenue. La communication et le respect sont sans aucun doute les moyens les plus efficaces d’éviter la plupart des problèmes et il est continuellement nécessaire de continuer à travailler à leur perfectionnement.

Faire quelque chose à quelqu’un contre sa volonté peut avoir des conséquences très néfastes sur sa santé mentale, même si ce n’était pas l’intention. Le ligotage est une question de confiance, et tous les partenaires doivent fixer des limites et les respecter pour maintenir cette confiance. 

Choisir un partenaire avec lequel vous avez une bonne communication est essentiel. Plus vous attachez, plus le risque que quelque chose tourne mal augmente. Vous devez choisir une personne en qui vous pouvez avoir confiance pour faire face aux situations difficiles. Il est bon de prendre un premier contact avec un nouveau partenaire dans un espace public (ou en présence de personnes de confiance), de prévoir un appel de sécurité (une personne qui prendra de vos nouvelles après un certain temps) et de vérifier les références.

Si vous pratiquez l’auto-ligotage, il a toujours un dialogue interne d’évaluation des risques et d’auto-vérification. N’hésitez pas à prendre en note vos désirs et ce que vous ressentez pour mieux apprendre à vous connaître. Le consentement s’applique également aux personnes qui vous entourent. Assurez-vous qu’elles sont à l’aise avec ce que vous faites et informez-les sur la manière de réagir en cas d’urgence.

Communication

La communication est le fondement même des jeux BDSM. Malgré nos efforts, il y aura toujours un moment où l’on voudra dire quelque chose, et où l’on dira quelque chose d’un peu différent. L’autre personne entendra quelque chose d’autre, et elle finit par comprendre quelque chose de complètement différent de ce que l’on voulait dire au départ. Nous devons constamment être alerte pour éviter les erreurs de communication et être prêts à en mitiger les impacts lorsque ça se produit.

  • Favorisez les mots et les structures de phrases simples. Il n’y a rien de tel qu’une triple négation pour embrouiller tout le monde. N’oubliez pas qu’une personne nerveuse, en détresse ou soumise à des stimulis mentaux ou physiques intenses aura moins de matière grise pour comprendre ce que vous voulez dire. 
  • Créez un contexte dans lequel chacun peut se sentir à l’aise de s’exprimer. Dire oui devant un groupe de personnes que l’on veut impressionner crée une pression. L’alcool, les drogues ou simplement les hormones d’une situation intense peuvent également nuire à la capacité d’une personne à s’exprimer. 

La relation entre les personnes a un impact important sur la communication. Selon si vous venez de vous rencontrer ou que vous avez un lien établi de longue date, que vous êtes dans une relation sérieuse ou que vous êtes des amis proches, si vous vous connaissez plus par réputation que par expérience, ou si vous y mélangez d’autres jeux de domination/soumission. Les dynamiques de pouvoir (tel que les relations D/s, professeur/étudiant.e, ou les dynamiques financières) influence fortement la communication, des efforts supplémentaires sont requis dans ces situations pour obtenir une communication claire et confirmer le consentement.

Avant

Négociation est le terme que nous utilisons pour décrire les discussions qui précèdent le ligotage où les deux parties partagent des informations sur leurs préférences et leurs limites.

Si vous attachez pour une première fois ensemble, il est bon de discuter des niveaux d’expérience et du vécu de chacun. Cela vous permettra d’adapter votre style de communication et de vous assurer que vous n’allez pas trop vite.

  • Conditions de santé
    • Mentionnez toute condition physique pertinente au jeu, comme des blessures récentes, articulations douloureuses, problèmes de souplesse, allergies, problèmes de tension artérielle, diabète, asthme ou simplement le muscle tendu qui vous gêne.
    • Comment vous sentez-vous aujourd’hui? Avez-vous des douleurs qui pourraient avoir un impact sur le jeu? 
  • Placements et préférences
    • Quelles sont vos attentes et vos désirs?
    • Quelles sont les parties du corps sur lesquelles il est bon d’attacher? (ex : positions des bras, visage, cou, doigts, orteils, parties génitales)
    • Quelle sorte de dynamique souhaitez-vous ? (ex : mode laboratoire, sensuel, ludique, sexuel)
    • Comment communiquer ? Y a-t-il une chance que vous deveniez non-verbal? Préférez-vous communiquer pendant la session et vous adapter à la situation? Certains mots auront-ils un sens différent, comme un mot de sécurité ? (ex : » non » signifie en fait » oui » et » rouge » signifie » stop «).
    • Soin d’après-séance, quels sont vos besoins une fois la séance terminée ? 
    • Quelle forme peu prendre prend les événements bons ou mauvais pour vous ? Crier ou pleurer est-il une bonne chose ? Est-ce que la méditation est votre endroit heureux ou est-ce que cela signifie que vous vous ennuyez ?
  • Jeux sexuels
    • Où est-il acceptable de toucher ? Et quel type de toucher est bon pour les parties plus sensibles ? (ex : effleurer doucement, saisir à pleine main) 
    • Quels actes sexuels sont à l’intérieur de nos limites ? Quelles sont les méthodes de protection attendues (par exemple, l’utilisation de préservatifs)
    • La stimulation directe ou indirecte est-elle souhaitée ? (ex : insertion d’objets ou glissement de corde sur les zones érogènes)

Selon votre niveau d’expérience, vous ne connaîtrez peut-être pas encore les réponses à toutes ces questions. Il est parfaitement acceptable de reconnaître ce que vous ne savez pas et d’explorer lentement pour trouver vos réponses de façon plus sécuritaire.

 

Ne pas accepter “Tout est ok” – Butterfly Bondage

Une liste d’autorisation donne un meilleur résultat qu’une liste de blocage. Dites ce qui est bon pour vous, ce que vous attendez, et pas seulement ce qu’il faut éviter. «Tout sauf ceci et cela» risque de conduire à «oups j’ai oublié de dire ceci et cela». N’acceptez pas les «tout va bien», «tu peux faire ce que tu veux de moi». Cela peut sembler sexy, mais en réalité, c’est rarement le cas. Demandez plutôt des cas limites : «Que pensez-vous d’avoir un concombre inséré dans votre anus?», «Que pensez-vous des cicatrices permanentes?»

Pendant

Il n’est pas rare que les gens éprouvent toute une gamme d’émotions pendant le ligotage. Les sentiments heureux sont faciles à gérer, mais que faire lorsque quelqu’un panique ou sombre dans la tristesse ? Les émotions sont contagieuses ; la meilleure chose que vous puissiez faire lorsque votre partenaire éprouve des émotions négatives est de rester calme et en contrôle.

La communication pendant le ligotage est complexe, c’est un échange des deux côtés. Surveillez votre partenaire : ses paroles, sa respiration, son corps tout entier.

Le consentement peut être retiré à tout moment pendant le jeu. Il est fréquent de découvrir pendant l’attache que ce qui semblait bon en théorie ne l’était pas en réalité, et qu’il faille revoir notre jeu à la baisse. Ce n’est pas toujours facile, parfois la situation fait qu’il est difficile de s’exprimer, et même avec une bonne communication, nous devons encore prendre le temps de détacher. Ce sont là quelques-uns des plus grands risques du ligotage et la raison pour laquelle nous devons progresser lentement dans notre cheminement.

Le fait d’être attaché induit également un cocktail d’hormones qui circulent dans le corps et chaque personne est différente dans sa façon de réagir. Une personne peut accepter ou demander quelque chose qui aurait été en dehors de ses limites habituelles, ce qui peut entraîner des regrets par la suite. Il est important d’avoir une bonne connaissance de soi et de son partenaire avant d’improviser ou d’ajuster les limites pendant le processus de ligotage.

Pour chaque situation, visualisez la porte de sortie au cas où quelque chose tournerait mal. N’oubliez pas : Sauvez la relation, pas la scène.

Après


Une fois toutes les cordes enlevées, la séance n’est pas nécessairement terminée. Les sentiments intenses peuvent nécessiter des soins d’après-séance. Chacun vie ses émotions différemment. Il est préférable d’en discuter à l’avance, lorsque qu’on est en contrôle de ses émotions, mais vous devrez aussi vous adapter en fonction des circonstances. Certaines personnes peuvent avoir besoin d’une démonstration d’affection pour faire la paix avec ce qui s’est passé. D’autres ont faim et soif. Et d’autres ont simplement besoin de solitude. Toutes les personnes concernées peuvent avoir besoin d’un suivi. La nécessité pour la personne attachée est attendue, et il est important de se rappeler que d’attacher peut également entraîner des émotions intenses et des douleurs physiques. N’oubliez pas d’évaluer l’état d’esprit de la personne qui vient d’attacher et de voir ce dont elle a besoin.

Demander à votre partenaire «De quoi as-tu besoin en ce moment ?» est un excellent moyen de le ou la soutenir. C’est particulièrement important dans les situations où la séance a été interrompue ou arrêtée par un mot de sécurité.

Il arrive qu’un partenaire ne soit pas en mesure d’exprimer certaines émotions ou de donner son avis immédiatement. Il est bon de prendre contact quelques jours après une séance pour ouvrir la voie à un retour d’information et s’assurer que vous êtes au courant des besoins de votre partenaire.

Êtes-ce que je devrais attacher/être attaché.e aujourd’hui? – Butterfly Bondage

Avoir un «rendez-vous» pour rencontrer un autre amateur de corde et faire un peu de ligotage ensemble est généralement quelque chose que l’on attend avec impatience. Mais soyons honnêtes, certains jours sont meilleurs que d’autres. C’est une bonne pratique de faire un «autoscan» honnête sur la façon dont vous vous sentez aujourd’hui, avant de commencer à attacher ou à être attaché. Posez-vous les questions suivantes : «Comment va mon corps?» et «Dans quel état émotionnel suis-je ?» Transposez ensuite cela à la situation de ligotage, et demandez-vous : «Que puis-je donner ou recevoir, en ce moment même ?».

Il est utile de partager le résultat de ces questions avec votre partenaire de corde. Vous ne voulez pas mettre de la pression pour attacher ou être attaché quand vous n’êtes pas bien. Il est bon de s’adapter et d’indiquer à l’avance ce que votre partenaire peut ou ne peut pas attendre de vous et des heures à venir. Il est tout aussi important pour la personne qui se fait attacher que pour celle qui s’attache de faire attention à son bien-être physique et émotionnel. D’après mon expérience, le fait d’être honnête et ouvert avec son partenaire et soi-même permet d’obtenir plus de temps de qualité.

Inspirations et ressources 

Episodes de Ropecast au sujet du consentement par Graydancer:

Credit: Liste de négociation inspirée de Tifereth – Photos – Banière M: KaptainKink, Miss Soffia P: Ebi McKnotty – Traduction Ebi McKnotty

 

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